17 mars 2015

Celle qui avait changé de vie

Publié par la fille à chapeau le 17 mars 2015 à 09:00
Source ici

Il y a un peu moins de deux ans, je vous faisais part de mon désir de changer de vie. En ce début d'année 2015, on peut dire que j'ai été plus qu'exaucée. 

Suis-je partie m'installer au bout du monde? Pas du tout.
Ai-je créé ma propre boutique de cupcakes? Que nenni.
J'ai trouvé un moyen bien plus rapide et efficace de transformer le cours de son existence : depuis deux mois, je fais de nouvelles rencontres, je découvre des lieux jusqu'à maintenant inexplorés... Je change de rythme, j'ai de nouvelles activités...
Depuis deux mois... Je suis au chômage.



"Travailler dans la même boîte? Mais c'est super risqué !"

Le point positif d'un licenciement économique, c'est que tu ne te sens pas trop seule : il te reste tes anciens collègues / nouveaux potes chômeurs, avec qui tu peux avoir moult sujets de conversation :

  • Tu as reçu ta convocation Pôle Emploi?
  • N'empêche, quel enfoiré ce ......*
  • Tu m'écriras une recommandation sur Viadeo /LinkedIn?
  • Tu as refait ton CV? Tu me montreras?
* A compléter par le nom du dirigeant de l'entreprise / chef de service / responsable RH, ou tout autre enfoiré employé responsable de votre statut de chômeur tout neuf

Le point négatif d'un licenciement économique**, c'est que ça donne malheureusement raison à toutes les personnes bien intentionnées qui te disaient hier encore : "Travailler dans la même boîte que ton mec? Mais c'est super risqué!". Et que ça t'oblige à les remercier intérieurement de ne pas encore t'avoir claqué au détour d'une conversation "en même temps on t'avait prévenue hein..."

** Enfin, le deuxième point négatif. Le premier, c'est quand même de ne plus avoir de travail...



La crise? Quelle crise?

Avant d'être licenciée, je faisais partie de ces gens qui pensent que la crise de l'emploi, ça concernait les autres. Stupidement naïvement, je m'imaginais que dans mon corps de métier (je travaille dans le multimédia), le chômage ne durait pas bien longtemps. Bref : j'étais une pauvre abrutie.

Sauf que je regarde les sites d'offres d'emploi depuis un bon moment déjà.
Après m'être dit qu'en juillet-août, il n'y avait rien parce que les recruteurs étaient en vacances...
Après avoir supposé qu'en septembre-octobre, la mode était plutôt aux stages et aux contrats pros de début d'année scolaire...
Après avoir imaginé qu'en décembre, périodes de fête, les entreprises avaient autre chose à faire que de lancer des embauches...
Je n'ai pas réussi à me trouver d'excuse pour les mois suivants.
La vérité, c'est que quelque soit la période de l'année, les offres se comptent sur les doigts d'une main. La vérité, c'est que la crise de l'emploi, je suis en plein dedans. Youpi.


J'ai trop de temps, mon esprit, glisse ailleurs...***

*** Désolée...

Ce qu'il y a de bien avec le chômage, c'est que tu as du temps. Mais genre, plein.

Hum... J'en entends là bas, dans le fond, qui disent "ben profites-en pour chercher du boulot!".
La recherche d'emploi, si tu regardes les annonces tous les jours, ça te prend au maximum une demi-heure. Souvent beaucoup moins. (et si tu te contentes de regarder le site de pôle emploi, ça te prend 10 secondes, puisque ton métier n'est pas répertorié...)

Du coup il faut trouver de quoi s'occuper. Mon accro au smartphone a d'abord eu une phase "fée du logis" : il a passé ses premières semaines de chômage à faire le ménage. Tous les jours. Bon, je ne dis pas hein, avoir une maison propre c'est plutôt chouette, mais ça commençait à se transformer en TOC cette histoire... Heureusement, après, il a découvert Netflix et le monde merveilleux des séries illimitées pour 8,99€ par mois (pub inside).

En ce qui me concerne, la phase "fée du logis" n'a duré qu'une journée (en même temps pour une bordélique patentée comme moi, c'est déjà un petit miracle). Je passe maintenant mes journées à pratiquer des activités tout aussi diverses que futiles :

  • je redécouvre mes vieilles consoles. Déjà 3 jeux de finis depuis le début de mon chômage, j'ai carrément l'impression d'être redevenue une ado boutonneuse alors que je fête mes 30 ans dans deux mois... (j'espère que Pôle emploi pensera à mon anniversaire...)
  • j'ai commencé un blog de recettes autour de la bière (nord powa !). Mais vu que j'ai déjà raté deux fois ma première recette****, le projet est sans doute un peu compromis...
  • j'ai lu 50 nuances de Grey. Si ça, ce n'est pas un effet désastreux du chômage...
  • je découvre le naturel et les recettes beauté home made. Je me fais des shampoings à base de poudres indiennes qui ressemblent à de la boue, j'ajoute des huiles essentielles qui puent à ma crème de jour, je me fais des gommages pour le corps avec du miel et du sucre... bref, j'ai VRAIMENT du temps à perdre...
  • je cuisine. Tout le temps. Je n'ai jamais fait autant de pâtisseries qu'en ce moment, et notre pot à cookies est quasi toujours plein. Comme ça d'ici un mois ou deux, on ne sera plus "juste" un couple de chômeurs : on sera un couple de chômeurs ET obèses. Parce qu'après tout, autant y aller à fond...

**** Du pop corn au caramel de bière, au cas où ça intéresserait quelqu'un. Ce qui me paraît peu probable en fait...


SCOOP : le chômage, c'est nul.

Si j'essaie de traiter notre situation actuelle sur un ton léger, la vérité, c'est qu'être chômeur, c'est sacrément nul. Commencer chacune de ses journées par la consultation stérile des sites d'offres d'emploi, c'est sacrément nul. Et bondir sur son téléphone dès qu'il sonne parce qu'on espère avoir enfin son deuxième entretien à pôle emploi, c'est sacrément pathétique nul.

Une des pires conséquences que le chômage a pour nous, c'est que dans une certaine mesure, il nous coupe du reste du monde. Heureusement que mon accro au smartphone et moi on s'entend mieux que jamais, parce qu'en ce moment, on pourrait être siamois tellement on passe notre temps collés ensemble. On sort beaucoup moins qu'avant, et pas uniquement pour des raisons financières : j'ai peur de voir du monde, parce que j'ai peur de ne pas savoir quoi dire.

Le travail est un sujet de conversation quasi illimité : on peut parler d'une anecdote racontée par un collègue pendant la pause du midi, se moquer gentiment du stagiaire de 3ème qui joue au roi du silence depuis deux jours, exposer la dernière blague salace entendue dans la file d'attente de la cantine la semaine dernière...
Difficile de trouver le même genre d'anecdote quand on reste toute la journée à la maison. La plupart des gens n'en auront strictement rien à faire de la dernière série que tu as regardée, du dernier film que tu as vu ou de la photo marrante du chat que tu as prise ce matin*****. Tu as beau être incollable en faits divers sur internet (aaah, l'histoire de la robe bleue/noire blanche/dorée...), malheureusement, les gens qui ont une vie s'en foutent.

***** Parce que oui, au chômage, ton chat devient pour toi une source inépuisable de distractions... Oh regarde, il baille, il est tellement mignoooon, viens on prend une photo !

Et surtout, tu sais qu'il y a de grandes chances qu'à un moment ou à un autre au cours de la soirée, tes potes engagent un débat passionné sur leurs jobs respectifs, ce qui te fera te sentir un peu comme Corneille.******

****** Seul au monde................... Bon ok, je dois arrêter les vannes musicales.


En fait, le chômage ça te donne une furieuse impression de stagner, alors qu'autour de toi tout le monde semble avancer, construire des choses...
Moi à défaut de construire quelque chose, je fais des gâteaux. On va dire que c'est mieux que rien.


La conclusion qui s'impose

Tu es un recruteur? Tu es de Lille ou ses environs? Tu aimes les cookies et les choux à la crème? Tu as un poste intéressant à proposer à une personne enthousiaste (même si on ne dirait pas à la lecture de cet article) et incroyablement talentueuse (en toute modestie) ? Contacte moi, même si je n'ai pas encore toutes les compétences requises, j'apprends vite, et j'ai du temps!

4 commentaires:

  1. Je te souhaite bon courage, j'ai vécu une période de chômage pendant quelques mois et c'était très difficile. Par faute de moyens (démission d'un patron tyrannique) mes journées se limitaient à trainer pour perdre mon temps, une bonne heure par jour pour faire le tour des sites d'offres et envoi de candidatures éventuelles, un peu de ménage quand même pour ne pas être totalement inutile, beaucoup de pâtisserie comme toi pour avoir le sentiment d'accomplir quelque chose de mes journées, aprem vissée devant tellement vrai, toute une histoire, fiction de M6, les reines du shopping. Et enfin sauvée, retour du chéri le soir...Un enfer...



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  2. anonyme masqué18 mars 2015 à 21:48

    Nan mais ça va aller... Viens vendre tes cupcakes à euratech !

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    1. Je pensais à un food truck de pâtisseries, mais il me manque le camion. Et le permis...

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  3. Commence avec un food bike de pâtisseries, c'est beaucoup plus cool ?

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