12 juin 2013

Celle qui était pessimiste

Publié par la fille à chapeau le 12 juin 2013 à 09:00
Source ici
Ce week-end, il m'est arrivé un truc bizarre. Durant l'enterrement de vie de jeune fille d'une amie*, alors que j'étais assise dans l'herbe, un couple de promeneurs est passé à côté de moi, et la femme est tombée.
Crise de tétanie? Déséquilibre? Alcoolisme matinal? Aucune idée.
Toujours est-il que je n'ai eu AUCUNE réaction. Mais vraiment aucune. Je suis juste restée bêtement là, à la regarder par terre.

* Non, ce n'est absolument pas une information superflue, ce détail servira dans la suite de l'histoire. Mauvaise langue.


Pas que je sois indifférente, non... Mais mon esprit était bien trop occupé à ce moment là, en train d'imaginer un mini scénario catastrophe.
Petit résumé de ce qui s'est passé dans mon cerveau dérangé pendant la minute qui a suivi cette chute :

"Tiens elle tombe. C'est bizarre, elle n'a pas été déséquilibrée. Elle est vraiment immobile hein... Si ça se trouve, elle est morte? Oh mon dieu, mais c'est horrible, quelqu'un est mort devant nous ! Et pendant l'enterrement de vie de jeune fille de J. en plus, on ne va se souvenir que de ça, c'est vraiment injuste, et puis à mon avis, c'est un mauvais présage pour le mariage..."

Bon, bien évidemment, elle n'était pas morte, et son mari l'a aidée à se relever**. Mais cet évènement n'a fait que confirmer ce que je savais déjà : mon cerveau est aussi tordu que pessimiste.

** Et heureusement, parce que si j'avais été la seule personne présente dans les parages au moment de sa chute, la pauvre dame serait sans doute encore par terre à l'heure qu'il est...


Certains voient le verre à moitié vide, d'autres à moitié plein... Moi, en voyant ce foutu verre, je me dis :
"Tiens un verre ! Qui l'a mis là? C'est bizarre... Je me demande ce qu'il y a dedans? Sûrement quelqu'un qui me fait une mauvaise blague, je vais jeter ce qui reste, on ne sait jamais***"

*** Qui a dit "ce n'est pas du pessimisme, c'est de la paranoïa"?

Mon cerveau a l'étrange capacité d'imaginer des explications tirées par les cheveux à des situations anodines. Et souvent ces scénarios sont assez pessimistes. Quelques exemples :


Scénario catastrophe n°1 : la maladie incurable

Il y a quelques années, suite à une forte douleur thoracique, je suis allée à l’hôpital. Sur place, on m'a diagnostiqué une embolie pulmonaire, et on m'a clairement fait comprendre qu'il aurait suffit que j'arrive quelques heures plus tard pour que s'affiche le générique de fin de ma courte existence. Ce qui aurait tout de même eu pour désastreuse conséquence la non-existence de ce blog. Dur, non?

.
Jusqu'à cette merveilleuse aventure au pays des urgences lilloises, je n'avais jamais eu de problème de santé majeur. Je ne sais pas si c'est cet évènement qui a déréglé un peu plus mon cerveau dérangé (ou mes recherches compulsives sur Doctissimo), mais depuis, chaque petit symptôme me fait imaginer le pire. 

Petit exemple concret : il y a un mois environ, j'ai commencé à avoir un peu mal aux yeux, ce qui m'a obligée à stopper le port des lentilles pendant quelques jours. Toute personne normale se serait sans doute juste dit qu'elle souffrait d'une légère fatigue oculaire.

Sauf que je ne suis vraisemblablement pas une personne normale. Petite retranscription de ce qui m'est passé par la tête plusieurs fois au cours de ces quelques jours sans lentilles :

A coup sûr, je souffre de sécheresse oculaire.
- Tentative ridicule de faire pleurer mon œil -
Oui, c'est sûrement ça, j'avais vu que ça pouvait arriver quand on porte ses lentilles trop souvent. Du coup je vais sûrement devoir arrêter de les mettre. Quelle galère, j'étais tellement contente de ne plus être obligée de porter mes lunettes tout le temps.
En plus c'est quand même du gâchis, il me reste encore deux boîtes de lentilles en réserve.
Et puis je suis tellement moche avec des lunettes, mon accro au smartphone va finir par me quitter, c'est sûr, je finirai par mourir toute seule bouffée par mon chat****

**** Bon il est POSSIBLE que le passage avec le chat ait été rajouté par souci de dramatisation...

Je sais parfaitement que ces craintes n'ont la plupart du temps rien de rationnel, mais je n'arrive pas à empêcher mon cerveau de m'envoyer des signaux d'urgence à chaque petit bobo... On va dire que ça fait partie de mon charme?*****

***** Note de l'accro au smartphone : pas du tout en fait.
 

Scénario catastrophe n°2 : personne disparue

Je déteste quand je n'arrive pas à joindre un de mes proches.
Dans cette situation, au bout d'environ 37 appels sans réponse (oui car quand je veux parler à quelqu'un, je suis du genre à insister BIEN lourdement), j'en viens généralement à plusieurs conclusions toutes plus plausibles et sensées les unes que les autres :


- son téléphone a été volé.
- il me déteste et ne veut plus m'adresser la parole parce que je n'ai pas fini mon assiette hier, et qu'il pense que je n'ai pas aimé son risotto.
- un de ses proches est mort, il est en train de pleurer et n'a pas envie de parler.
- il s'est fait agresser et se vide actuellement de son sang dans une rue déserte.
- il s'est fait kidnapper, a actuellement un sac sur la tête, et ne peut donc pas décrocher.

En général, c'est au moment où l'anxiété atteint son paroxysme et où je m'apprête à prendre le métro / le bus / le train / l'avion pour aller sonner directement chez la personne supposée disparue que celle-ci m'appelle en me demandant ce qui se passe d'un air inquiet. Parce que oui, 37 appels en absence sur son téléphone, ça fait peur.

Bizarrement, la plupart du temps, ses explications s'avèrent bien plus terre-à-terre que mes hypothèses :
- batterie déchargée
- téléphone en silencieux dans une autre pièce
- pas de réseau





Ce n'est pas facile tous les jours d'imaginer sans cesse le pire... Fort heureusement, pour compenser mon pessimisme latent, je sais m'entourer de gens très (trop?) optimistes. Comme ma cousine, qui lorsqu'elle part en vacances n'emmène avec elle qu'une paire de tong et des débardeurs. MÊME quand la destination prévue est située en Bretagne.
Quant à mon accro au smartphone******, son expression favorite en cas de pépin est : "mais ça, c'est le problème de toi et moi du futur !"
C'est sûr que vu comme ça, pourquoi s'inquiéter?

****** A qui il faudra décidément que je trouve un autre surnom
 

3 commentaires:

  1. suis pareille, j'imagine toujours le pire. le géant a du retard dans son trajet et j'arrive pas à le localiser? il me trompe ou il a eu un accident. ma mère ne répond pas à mon sms? elle a eu un malaise et quand je vais arriver chez elle je me retrouverai face à son cadavre, merde, qu'est-ce qu'on doit faire dans ces cas-là?
    et le coup de l'oeil qui ne supporte plus la lentille ça m'est arrivé aussi ;-)

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  2. Haha, j'adore ton article ! Je suis pareille, pour moi tout est noir. Hier soir, ma mère (oui je vis encore avec la madre) devait rentrer à 21h et elle est rentrée vers 12h30. J'ai appelé, appelé, appelé comme une malade, et elle décrochait pas ... dans ma tête j'étais déjà orpheline.
    C'est dingue n'empêche.
    (Et pareil pour les gens quand ils tombent, je reste paralysée!)

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  3. Ah non mais je suis pareille :p
    Mes parents ne sont pas là quand je rentre ?
    Mon père est à l'hopital dans le coma tétraplégique et ma mère est à son chevet (véridique :s)

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